La précarité énergétique touche de plus en plus de Français
Avec le froid qui arrive, certains Français redoutent une chose : rallumer leur chauffage. Et c’est notamment la crainte d'une facture de chauffage salée qui est redoutée. Selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, le chauffage représenterait 60% des dépenses énergétiques des foyers. Et suivant le mode de chauffage choisi, les factures peuvent passer du simple au double. Le choix du chauffage n’est pas le seul indicatif. En effet, un logement mal isolé aura un impact sur les factures. Les personnes ayant du mal à se chauffer sont en situation de précarité énergétique. Celle-ci ne cesse d’augmenter en France. Promee vous en dit plus.
Qu’est-ce que la précarité énergétique ?
Selon la loi Grenelle 2 du 10 juillet 2010, la précarité énergétique se définit ainsi : « Est en situation de précarité énergétique [...] une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ».
L’observatoire national de la précarité énergétique
Un Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) a été créé en mars 2011 pour examiner ce problème et tenter d’y remédier. Cet observatoire permet de faire un état des lieux de la situation en France. Pour publier ses chiffres, il prend en compte plusieurs indicateurs, qui sont :
- Le taux d’effort énergétique (TEE). Un ménage est ainsi considéré en situation de précarité énergétique s’il dépense plus de 8% de ses revenus en énergie.
- L’indicateur bas revenus dépenses élevées. Celui-ci considère les ménages en situation de précarité énergétique si : leurs revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté ; et si leurs dépenses énergétiques sont supérieures à la moyenne nationale, en fonction de la taille du logement ou de la composition familiale.
- Le ressenti de l’inconfort. Un indicateur plutôt subjectif qui s’appuie sur la sensation de froid ressentie par les ménages.
Les chiffres clés 2020
Grâce à ces indicateurs, l’observatoire est en mesure de donner plusieurs chiffres. Il indique notamment que 20% des Français ont déclaré avoir souffert du froid pendant au moins 24h, pendant l’hiver 2020, selon les chiffres publiés au 1er semestre 2021. Pour 40% d’entre eux, une isolation vétuste est en cause ; alors que pour 36% il s’agit de raisons financières.
Ainsi, l'ONPE indiquait qu’en 2019, 11,9 % des ménages français, soit 3,5 millions, sont en situation de précarité énergétique en France métropolitaine. Ils étaient 12,1% dans ce cas en 2018.
Des particuliers de plus en plus touchés par la précarité énergétique
Si les chiffres cités juste au-dessus peuvent faire penser que la tendance est à la baisse, il n’en est rien en réalité. En effet, de plus en plus de ménages sont touchés par la précarité énergétique et le chiffre pourrait encore augmenter.
Une hausse qui peut notamment s’expliquer par les prix de l’énergie, qui ne cessent d'évoluer. Depuis 2019, les prix de l’énergie ne font que grimper. C’est notamment le cas du prix du gaz : +48% entre septembre 2020 et septembre 2021, selon le médiateur de l’énergie. Concernant l’électricité, les prix ont augmenté de 40% entre 2008 et 2020.
Selon l’ONPE, la facture totale d’énergie des ménages s’élève en moyenne à 3 144€ en 2019, dont 1 602€ pour l’énergie dans le logement.
À noter :
La hausse des prix de l’énergie concerne également le carburant. Dans son dernier rapport, l’ONPE estime que les ménages les plus vulnérables consacrent 15 % du revenu disponible aux dépenses de mobilité. Cela représente chaque année en moyenne 1 542€ dépensés pour l’achat de carburant.
Des aides pour lutter contre la précarité énergétique
Pourtant, des aides financières existent pour soutenir les ménages dans leurs dépenses énergétiques et tenter de lutter contre cette précarité énergétique.
Le chèque énergie
C’est notamment le cas du chèque énergie, mis en place par le gouvernement depuis 2018. Ce dernier est distribué aux ménages modestes et peut servir soit à payer les factures d’énergie, soit payer une partie des travaux de rénovation énergétique dans le logement. Ce chèque énergie, d’un montant moyen de 150€, peut atteindre jusqu’à 277€, suivant le niveau de revenus.
Selon l’ONPE, sur les 5,8 millions de ménages ayant reçu ce chèque énergie, 4,1 millions l’ont utilisé pour payer leurs factures en 2020, soit 81% des bénéficiaires.
MaPrimeRénov'
Les ménages peuvent également bénéficier d’autres subventions, comme MaPrimeRénov’, pour réaliser des travaux de rénovation énergétique et ainsi sortir de la précarité. Ces travaux peuvent notamment concerner l’isolation du logement ou le changement du système de chauffage.
La Prime Énergie
Lancé dans le cadre des Certificats d'Economies d'Energie (CEE), la Prime Énergie permet d'engager des travaux de rénovation énergétique. Cumulable avec MaPrimeRénov' et ouverte à tous, son montant varie selon les revenus du ménage. Elle est donc plus importante pour les ménages touchés par la précarité énergétique.
Bon à savoir :
Depuis plusieurs années, les foyers sont également maîtres dans le choix de leur fournisseur d’énergie, ce qui permet de comparer les prix. Vous pouvez changer de fournisseur d'énergie pour opter pour des tarifs moins chers.
En résumé :
- De nombreux foyer français sont en situation de précarité énergétique. Cela concerne les ménages qui peinent « à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires ».
- En cause : les ressources financières insuffisantes ou des conditions de logement inadaptées. D’autant que les prix de l’énergie, gaz et électricité notamment, n’ont cessé d’augmenter ces derniers mois.
- Il est heureusement possible de bénéficier d’aides financières pour réaliser des travaux d’économies d’énergie chez soi, notamment d’isolation.