Isolation phonique mur mitoyen : quelle solution pour quel prix ?

Comment isoler phoniquement un mur mitoyen ?

Dans les constructions les plus récentes, l’isolation phonique est prise en compte avec des mesures réalisées par les professionnels. Dans les habitations plus anciennes, il faudra passer par des travaux de rénovation.

Il est possible de réaliser un diagnostic acoustique, qui va permettre d’identifier la circulation des bruits et leur nature, pour trouver les solutions les plus adaptées. Une fois le diagnostic posé, plusieurs techniques existent pour isoler un mur :

Le doublage acoustique sur ossature

Cette technique consiste en la création d’une contre-cloison avec une ossature métallique. C'est une méthode particulièrement efficace pour isoler un mur mitoyen, tant sur le plan phonique que thermique. Elle permet, en effet, de lutter contre les déperditions de chaleur, et donc de limiter la consommation énergétique. 

Le principe est simple : on commence par installer une ossature métallique devant le mur, on y place un isolant acoustique, comme de la laine minérale, qui absorbe les bruits aériens tels que les conversations ou le son de la télévision, puis on installe le placo. L’air emprisonné entre le mur d’origine et la contre-cloison joue également un rôle crucial en améliorant l’isolation acoustique. Ce type de solution présente aussi l’avantage de ne nécessiter aucun travaux de démolition. Pour une performance optimale, il est essentiel que la contre-cloison soit désolidarisée du mur existant afin de réduire la transmission des vibrations. 

Enfin, après l'installation, on passe aux finitions : un enduit est appliqué sur la cloison, suivi d’un revêtement, comme de la peinture ou du papier peint. L’inconvénient principal reste la perte de volume habitable, proportionnelle à l’épaisseur de la contre-cloison, généralement entre 7 et 8 cm, mais les gains en confort sonore et énergétique valent souvent cet ajustement.

Le doublage acoustique collé

Le doublage acoustique collé est une solution simple et rapide pour améliorer l'isolation phonique d'un mur mitoyen, à condition que la surface soit plane et en bon état. Cette technique consiste à coller des panneaux préassemblés en usine, composés d'un isolant, souvent minéral, et d'une plaque de plâtre BA13, directement sur le mur. Ce système prêt à l'emploi facilite grandement les travaux de finition, qui se résument généralement à l'application d'un enduit et d'un revêtement décoratif. 

Toutefois, pour garantir une performance acoustique optimale, il est important de choisir une épaisseur suffisante, au moins 10 cm, ce qui réduit nettement la surface habitable. C'est un aspect à considérer, surtout si plusieurs murs doivent être traités. Bien que cette solution soit plus simple qu'une contre-cloison, elle peut être moins efficace pour lutter contre les vibrations, tout en restant performante pour réduire les bruits aériens.

Des travaux légers

Si vous avez besoin d’isoler phoniquement de petits espaces, il est possible d’engager des travaux bien moins lourds. Pour cela, optez pour une peinture anti-bruit ou des panneaux acoustiques sur pied ou à coller, qui endosse même le rôle de panneaux décoratifs. Le prix de ces méthodes reste bien moins élevé, mais leur performance l’est aussi.

Quels matériaux isolants utiliser ?

Pour une isolation phonique efficace d’un mur mitoyen, il est essentiel de choisir le bon isolant en fonction de ses propriétés et de la technique utilisée. Voici un guide sur les types d’isolants, qu’ils soient minéraux, naturels ou synthétiques, et leurs applications spécifiques.

Les isolants naturels

Les isolants d’origine naturelle sont particulièrement prisés pour leurs performances acoustiques et leur faible impact écologique. Ces matériaux sont plus adaptés à une installation sur ossature, où leur structure poreuse permet d’absorber les bruits tout en respectant l’environnement. Le liège, par exemple, est apprécié pour son efficacité contre les bruits d’impact et sa faible épaisseur, ce qui le rend idéal pour les espaces réduits. La ouate de cellulose et la fibre de bois offrent aussi de bonnes propriétés phoniques et sont souvent utilisées en panneaux pour des applications sur ossature. 

Les isolants minéraux

La laine de verre et la laine de roche sont deux des isolants les plus couramment utilisés pour l’isolation phonique. Ces laines minérales présentent des caractéristiques intéressantes, non seulement en termes d’absorption des bruits aériens, mais aussi pour l’isolation thermique. Elles sont adaptées à la fois pour un doublage sur ossature et pour un doublage collé. Leur structure poreuse permet de ralentir les ondes sonores tout en offrant une bonne isolation contre le froid ou la chaleur. Leur polyvalence et leur prix attractif en font des choix populaires pour de nombreux projets d’isolation phonique.

Les isolants synthétiques

Les isolants synthétiques, comme le polystyrène ou le polyuréthane, sont généralement déconseillés pour l'isolation phonique, en particulier pour les murs mitoyens, en raison de leurs faibles performances acoustiques, sans compter qu'ils témoignent d'un bilan carbone médiocre. Toutefois, il existe une exception : le polystyrène élastifié (PSEE). Ce matériau, plus souple que le polystyrène classique, est particulièrement adapté aux techniques de doublage collé. Sa souplesse permet une meilleure absorption des bruits et une plus grande efficacité contre les vibrations.

Quel est le prix pour l'isolation phonique d'un mur mitoyen ?

En général, l'isolation phonique d'un mur mitoyen vous coûtera entre 10 € / m2, pour les solutions les plus basiques, et 70 € / m2 pour des travaux plus conséquents. Voici le détail des prix selon la technique choisie :

Le prix d’une isolation phonique dépend de plusieurs éléments, notamment de la pose choisie mais aussi de la surface à isoler et des matériaux retenus ou encore du coût de la main-d’œuvre. En ce qui concerne les matériaux, les isolants naturels sont plus chers que les isolants minéraux, mais leurs propriétés, leur durée de vie et leur impact sur l’environnement sont meilleures. Cela vous permet donc de rentrer dans vos frais sur le long terme.

Quelles sont les aides pour une isolation phonique de mur ?

Bien qu’il n’existe pas d’aides spécifiques pour l’isolation phonique d’un mur mitoyen, il est possible de bénéficier d’aides pour l’isolation thermique par l’intérieur (ITI). En effet, l’ITI utilise souvent les mêmes types d’isolants et les mêmes techniques que pour l’isolation phonique. De ce fait, en réalisant des travaux d’isolation thermique, vous pouvez également obtenir une isolation phonique efficace. Dans ce cas, voici ce à quoi vous pourriez prétendre :

MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’, propulsée par l'Anah (Agence Nationale de l'Habitat), est une aide financière qui encourage les travaux de rénovation énergétique, dont les travaux d'isolation, pour les logements de plus de 15 ans. Le montant de l’aide varie en fonction des revenus du foyer :

• 15 € / m2 pour les ménages aux revenus intermédiaires
• 20 € / m2 pour les ménages aux revenus modestes
• 25 € / m2 pour les ménages aux revenus très modestes

La prime CEE (Certificats d’Économies d’Énergie)

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) sont un autre dispositif qui peut être mobilisé pour financer vos travaux d’isolation. Les entreprises signataires (principalement des fournisseurs d’énergie) proposent des primes CEE pour réduire le coût des travaux de rénovation énergétique dans les logements de plus de 2 ans . Pour une ITI, la prime peut monter jusqu'à 11 € / m2.