Déperdition thermique : causes, diagnostic & solutions efficaces
La déperdition thermique désigne les pertes de chaleur subies par votre logement. Le problème, c’est qu’elles influent sur votre consommation énergétique, sur votre facture de chauffage et votre confort. Alors, d’où proviennent-elles ? Comment y remédier ? Découvrez toutes nos réponses dans cet article.
Déperdition thermique : définition
Selon la définition du fournisseur Engie, une "déperdition thermique correspond aux pertes de chaleur subies par un bâtiment. Ces pertes thermiques sont souvent causées par une isolation insuffisante ou par le renouvellement de l'air."
Il s'agit de zone de rupture de la continuité d'une surface dans un logement. On appelle ces points de rupture "ponts thermiques". Ces endroits favorisent les échanges entre l'air extérieur et l'air intérieur. En effet, selon les règles physiques du transfert thermique, les calories chaudes vont toujours en direction des atomes les plus froids. L'hiver, si les calories de chauffages trouvent un pont par lequel s'échapper, elles vont naturellement s'y engouffrer pour aller chauffer l'air extérieur. A l'inverse, l'été l'air chaud de l'extérieur s'introduira pour venir réchauffer l'air plus frais de votre intérieur.
Cela génère bien souvent des sensations de froid l'hiver et de chaleur étouffante l'été au sein de votre logement.
D’où proviennent les pertes thermiques de votre logement ?
Selon l'Ademe, dans un logement, une maison à l'isolation vétuste, les pertes de chaleur se répartissent de cette manière :
- 25 à 30 % par le toit ;
- 20 à 25 % par l’air renouvelé et les fuites ;
- 20 à 25 % par les murs ;
- 10 à 15 % par les ouvertures (fenêtres, bas de portes…) ;
- 7 à 10 % par les planchers bas.
Ces chiffres sont des moyennes. Chaque logement fait face à une réalité différente. Seul un audit énergétique peut vous indiquer précisément d'où viennent les déperditions thermiques chez vous.
Quelles conséquences ?
Les déperditions thermiques présentent plusieurs conséquences négatives. Il s'agit de gaspillages énergétiques, ce faisant elles se traduisent par une hausse de la consommation de chauffage. Cette surconsommation entraine :
- une augmentation des factures énergétiques ;
- une hausse de l'empreinte carbone du ménage. Plus l'on consomme de chauffage, plus on émet de CO2.
En outre, les déperditions thermiques sont souvent synonymes d'inconfort thermique. Comme indiqué en amont, cela passe par des sensations de froid l'hiver et de chaleur lors des épisodes de canicule.
Comment identifier les déperditions énergétiques ?
Le ressenti, un premier indicateur
En général, lorsque votre maison est mal isolée, cela se ressent sur le confort thermique. En effet, les sensations de froid et de chaud liées aux changements de température en extérieur se font ressentir rapidement.
L'effet "paroi froide" est notamment révélateur de déperditions thermiques. L'effet paroi froide est un écart de température pouvant aller jusqu'à 3 degrés entre les parois et le centre de la pièce. Il est dû à une mauvaise isolation des murs.
Faire appel à un professionnel
En rénovation pour identifier les déperditions thermiques, il peut être particulièrement intéressant de réaliser un audit énergétique de votre logement. Lors de cette étude complète, un thermicien intervient pour identifier les points faibles de votre logement, au point de vue thermique. Pour cela, il peut utiliser différents appareils :
- une caméra thermique, un détecteur infrarouge qui met en relief les pertes de chaleur ;
- une caméra endoscopique qui permet de faire passer une sonde par un petit trou pour déterminer la qualité de votre isolation ;
- un thermomètre de surface qui vous permet de calculer la température d'une paroi, d'un plancher, etc.
Grâce aux données repérées par ses appareils, le bureau d'étude peut dresser une analyse complète des défauts d'isolation de votre logement. À la suite de son bilan, il vous indique les travaux à envisager en priorité pour limiter les ponts thermiques.
Quels travaux envisager pour limiter les pertes de chaleur ?
Plusieurs opérations de travaux peuvent permettre de lutter contre les déperditions thermiques. Quels sont les chantiers à réaliser ?
1. L’isolation du toit
En fonction de la configuration et de l’aménagement de votre habitation, plusieurs solutions s’offrent à vous pour améliorer l’isolation du toit :
- L’isolation des combles perdus permet de préserver la chaleur dans votre surface habitable
- L’isolation de la toiture est idéale lorsque vous disposez de combles aménagés ou aménageables
- L’isolation d’une toiture-terrasse est également possible par l’extérieur.
2. L’isolation des murs
Pour l’isolation des murs, vous avez deux options :
- L’isolation des murs par l’extérieur est à envisager en priorité. C’est la solution la plus efficace puisqu’elle permet de limiter efficacement les ponts thermiques.
- Moins coûteuse, l’isolation des murs par l’intérieur est souvent la plus employée. Pourtant, elle présente un désavantage non négligeable : la pose d’un isolant par l’intérieur réduit votre surface habitable.
3. L’isolation des fenêtres
La performance thermique de vos ouvertures (fenêtres, portes, baies vitrées…) a également son importance quand il s’agit de limiter la déperdition thermique. Si vous envisagez d’installer des fenêtres plus performantes (double vitrage, triple vitrage…), sachez qu’il est vivement recommandé de remplacer aussi la menuiserie. Plus contraignant, un remplacement complet de vos fenêtres (incluant des travaux de maçonnerie) s’avère surtout plus efficace pour vos économies d’énergie.
4. L’isolation du sol
L’isolation d’un plancher bas peut être réalisée de différentes manières. En effet, l’isolant peut être installé par le dessous, par le dessus ou entre les éléments de structure de votre plancher. En rénovation, c’est généralement l’isolation du sol par le dessous qui est privilégiée. En effet, elle n’a aucun impact sur la hauteur sous plafond.
5. La ventilation
L’hiver, lorsque vous ouvrez les fenêtres de votre logement pour l’aérer et assainir l’air, la chaleur s’échappe et votre facture d’énergie s’en ressent. Il est donc intéressant de penser à réaliser des travaux de ventilation pour réduire ces pertes de chaleur dues au renouvellement de l’air. Par exemple, la VMC (ventilation mécanique contrôlée) hygroréglable qui favorise l’extraction de l’air humide.
Si vous envisagez des travaux d’isolation complets, vous pouvez opter pour la VMC double flux. Cette dernière a l’avantage d’être équipée d’un échangeur thermique : l’air neuf qui intègre votre logement profite ainsi de la chaleur de l’air extrait et vous permet de réduire vos besoins de chauffage. |
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Bon à savoir : Isolez les petites ouvertures !
Les bas de portes laissent la chaleur s'échapper. Pensez à installer des boudins ou des brosses de bas de porte pour limiter ces pertes. Ce petit geste n'implique pas de travaux et n'est pas couteûx à réaliser !
Quelles aides à la rénovation pour l'isolation et la ventilation ?
Les aides à la rénovation énergétique peuvent accompagner dans l'amélioration de votre confort thermique. Ainsi, vous pouvez prétendre à :
- La Prime Énergie Promee. Lancée dans le cadre des Certificats d'Economies d'Energie (CEE), cette aide permet de prendre en charge des travaux sur un logement de plus de 2 ans qu'il serve de logement principal ou secondaire ;
- MaPrimeRénov', une aide qui concerne les résidences principales de plus de 15 ans ;
- L'éco-prêt à taux zéro, un crédit bancaire sans intérêts d'une valeur plafonnée à 50 000 € à rembourser dans un délai de 20 ans maximum ;
- Le chèque énergie. Réservé au ménage modeste, il présente un montant compris entre 48 € et 277 € ;
- Les aides des collectivités locales. Certains territoires proposent des programmes de financement pour les travaux de leurs administrés ;
- La TVA travaux à 5,5% qui s'applique sur le matériel et la main d'oeuvre.
Ces aides sont cumulables entre elles. Hormis pour la TVA à taux réduit, il sera obligatoire de passer par un professionnel RGE pour demander ces aides.
En résumé :
- Les déperditions thermiques constituent des ruptures d'étanchéité de votre logement ;
- Elles engendrent une surconsommation de chauffage et des sensations d'inconfort ;
- Pour bien les identifier, il faudra faire réaliser un bilan thermique de votre habitat par un thermicien ;
- Ensuite, vous pourrez engager des travaux d'isolation et de ventilation ;
- Des aides à la rénovation thermique vous permettront de financer les chantiers.