Isolation phonique, tout savoir pour se protéger du bruit
Selon le centre français du bruit «2/3 des Français se disent personnellement gênés par le bruit à leur domicile et près d’un Français sur six a déjà été gêné au point de penser à déménager. ». En effet, les nuisances sonores peuvent vite devenir un enfer au quotidien. Pourtant, avant d’envisager de déménager, il existe des solutions pour améliorer son confort acoustique. En renforçant son isolation phonique, on peut faire baisser le bruit dans son logement. Dans ce guide, Promee vous explique tout ce qu’il faut savoir sur l’isolation acoustique.
Isolation phonique : de quoi parle-t-on ?
L’isolation phonique vise à minimiser les bruits intérieurs ou extérieurs d’un logement. Cela permet de gagner en confort. Pour bien comprendre ce que revêt l’isolation acoustique, il convient de rappeler quelles sont les classifications des sons.
Les bruits d’impact
Les bruits d’impacts sont des bruits liés à des éléments extérieurs au logement ou à une pièce. En général, ils ne se diffusent pas dans la durée, mais sont ponctuels. Il peut s’agir de :
- Chutes d’objets
- Déplacements de meubles ou personnes (bruits de talons)
- Passages du métro ou du train à proximité qui fait vibrer la maison, etc.
L’isolation phonique permet d’en atténuer la propagation lorsqu’ils se produisent. Vous êtes donc moins gênés par les nuisances ponctuelles.
Les nuisances aériennes
Les bruits aériens sont des bruits intérieurs ou extérieurs. Cela concerne :
- Les voix du voisinage
- La musique
- Le passage des avions, etc.
Ils se propagent dans l’air et passent au travers des interstices des fenêtres ou des portes ou via l’épaisseur des surfaces (parois, fenêtres, etc.). Ces zones mal-isolées s’appellent des « ponts phoniques ».
Les bruits d’équipements
Les bruits générés par vos canalisations, vos appareils électrodomestiques, de chauffage et de production d’eau chaude entrent dans la catégorie des bruits d’équipements. Ils peuvent être éphémères (bruits de tuyauteries) ou constants (bruits du frigidaire, de la pompe à chaleur, de la chaudière, etc.).
Isolation acoustique : quelles réglementations ?
Pour bien comprendre les normes acoustiques, commençons par rappeler la manière dont se mesure le bruit et les réglementations qui en découlent.
La mesure du bruit
Comme le rappelle le distributeur de matériel isolant Leroy Merlin « Le son est une onde de pression caractérisée par son intensité (en décibel), sa fréquence (en hertz) et sa durée. ». En général, on utilise le décibel (dB) pour mesurer les nuisances sonores. À l’heure actuelle, il existe 5 niveaux de bruits dans un immeuble ou une maison. Ils vont de 1 à 5. 1 est le niveau de bruit le plus élevé avec un seuil supérieur à 81 dB. On considère qu’au-delà de 70 dB l’environnement est « très bruyant ». Le classement sonore des bâtiments est réalisé par la préfecture.
Les normes acoustiques
La nouvelle réglementation acoustique (NRA) concerne tous les logements neufs construits après 1996. Dans une construction neuve, les exigences minimales à respecter impliquent une résistance de l’isolation :
- aux bruits extérieurs : ≥ 30 dB
- aux bruits intérieurs : ≥ 50 (logement) à 58 dB (local d’activité)
- aux bruits d’impact reçus : ≤ 58 dB
Depuis le 1er janvier 2013, le maître d’ouvrage doit formaliser une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique à la fin des travaux d’une maison neuve. C’est obligatoire en vertu de la réglementation thermique 2012 (RT 2012).
Bon à savoir :
Si votre logement a été construit avant 1996, il convient de regarder avec un bureau d’étude acoustique quel est le niveau de performance phonique de votre habitation. Ils vous expliqueront quels chantiers d’isolation privilégier.
Confort acoustique : bien isoler son logement
Pour bien isoler, il faut comprendre comment couper le bruit. Il faut s’intéresser à la performance acoustique des matériaux. Pour cela, on utilise la loi de masse et la loi de masse-ressort-masse. Explications
Loi de masse et loi de masse-ressort-masse
La loi de masse implique que plus un matériau est lourd, plus il fait barrage au son. Par exemple, un mur en béton laisse moins passer le bruit qu’un mur en plâtre ou qu’une baie vitrée. Toutefois, il n’est pas possible d’utiliser du béton partout. Matériel trop lourd, il n’est pas forcément jugé très esthétique et ne peut être supporté par toutes les architectures.
La loi de masse-ressort-masse vise à isoler en installant entre deux cloisons, plafonds ou sols un matériau isolant. Le matériau isolant fait barrage à la circulation du son entre les deux parois. C’est une solution très efficace, mais elle peut s’accompagner d’une perte d’espace.
Isolation phonique du sol
L’isolation phonique du sol permet d’isoler entre les étages d’un logement individuel ou collectif, les bruits d’impact et aériens. Pour cela, il faut poser une plaque isolante sur le sol. Le choix du matériel dépend surtout de votre sol d’origine de vos attentes. Vous pouvez utiliser des isolants tels que :
- la laine de roche, qui coûte entre 5 € à 20 € du m2
- le liège expansé, il faudra compter environ 15 € /m2
- La ouate de cellulose, estimée à 25 € à 35 € /m2
- Une plaque de plâtre, le prix est compris entre 25€ et 40 € / m²
- De la moquette ou des tapis, dont le prix oscille généralement entre 8 € et 50 € / m²
Bon à savoir :
En général, les matériaux présentant des propriétés acoustiques permettent aussi de renforcer l’isolation thermique. Vous gagnez en confort auditif et faites baisser vos factures de chauffage.
Isolation des plafonds
Isoler son plafond permet de minimiser les bruits aériens venus de l’étage supérieur. En général, cela revient à poser une plaque de plâtre ou d’installer un faux plafond. Il se fixe sur des suspentes en acier, aluminium ou inox. Entre le plafond et le faux plafond, pour réduire la circulation du bruit on peut y ajouter un matériau isolant comme de la laine de roche, de la laine de verre ou de la ouate de cellulose.
Installer un faux plafond permet également de faire des économies d’énergie. En effet, cela réduit le volume à chauffer et permet de limiter les échanges thermiques avec les étages du dessus. Côté prix, l’installation d’un faux plafond peut être un peu onéreuse. Il faudra compter environ 40 €/m². D’autre part, cela peut vous donner une sensation d’espace réduit si le plafond est monté trop bas.
Isolation des murs et parois
L’isolation phonique des murs permet de limiter les échanges de bruits depuis les pièces mitoyennes ou de l’extérieur. Pour cela, vous pouvez installer directement une couche d’isolant sur le mur. Vous pouvez aussi vous tourner vers une option de contre-cloison. Cela reprend le principe du faux plafond. On monte des parois sur une ossature métallique. Entre le mur d’origine et la nouvelle cloison, on ajoutera un isolant.
Cette seconde solution est souvent plus isolante. Mais, elle a le désavantage d’occuper de l’espace. Pour une isolation des murs par l’intérieur, il faudra compter 28 € en moyenne du m². En fourchette haute cela peut monter jusqu’à 60 € du m² environ. En fourchette basse, il faudra compter 15 €/m².
Isolation phonique des fenêtres et surfaces vitrées
Les vitrages simples sont souvent insuffisants en matière d’isolation phonique. En effet, ils sont assez perméables au bruit. C’est pourquoi, pour limiter les bruits venant de la rue et du jardin, le mieux reste d’installer des doubles ou des triples vitrages. En effet, ils reprennent le principe de la loi de masse-ressort-masse en emprisonnant de l’air ou un gaz entre deux surfaces vitrées.
Isoler vos fenêtres vous permettra de bénéficier de davantage de confort thermique. Dans une maison construite avant 1974, les fenêtres représentent 10 à 15% des déperditions thermiques. Il faudra compter entre 70 € m² et 350 € m² pour l’achat et la pose de doubles vitrages.
Existe-t-il des aides à la rénovation acoustique ?
Pas spécifiquement. Toutefois, il existe des aides à la rénovation énergétique. Grâce à elle, il est possible « de mener de front isolation acoustique et isolation thermique » comme l’explique l’Ademe.
Ainsi pour isoler les murs, les sols, les fenêtres et les plafonds, vous pouvez demander :
- La Prime Énergie Promee. Elle est ouverte à tous les ménages. Son montant dépend des travaux engagés, de votre niveau de revenus et de votre code postal
- MaPrimeRénov’. Tous les foyers peuvent y prétendre. Son montant varie également en fonction de vos revenus, des travaux engagés et de votre lieu de résidence.
- L’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ), une aide octroyée par des organismes bancaires. Tous les ménages peuvent le demander. Il s’agit d’un crédit bancaire sans intérêts pour le consommateur. Il peut monter jusqu’à 30 000 euros remboursables sur 15 ans.
- Le chèque énergie, une aide réservée aux ménages modestes. Le chèque est distribué au printemps dans les boîtes aux lettres.
Toutes ces aides sont cumulables entre elles. Elles permettent de faire baisser drastiquement le montant du chantier. Les ménages modestes qui souhaitent entamer de gros travaux de rénovation énergétique peuvent se tourner vers « Habiter Mieux » de l’agence nationale de l’habitat (ANAH). Cette subvention peut prendre en charge des travaux permettant un gain énergétique d’au moins 25%. Elle n’est pas cumulable avec MaPrimeRénov’ ou la Prime Énergie Promee mais peut entrer en complémentarité de l’Eco-PTZ et du chèque énergie.
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En résumé :
- L’isolation phonique est indispensable au confort des habitants d’un logement
- Il existe trois catégories de bruits : les bruits d’impact, d’équipement et aériens
- La loi du 1996 régit les normes de bruits dans la construction neuve
- Pour limiter les bruits, vous pouvez engager des travaux d’isolation des murs, du sol, du plafond et des fenêtres. Cela vous permet également d’améliorer le confort thermique des bâtiments.
- Les travaux d’isolation phonique peuvent être couplés avec des travaux d’isolation thermique. Ainsi, les ménages peuvent bénéficier des aides à la rénovation énergétique.